Après les évènements de d’une grande violence que le pays avait connu à partir du mois d’avril en 2018, nous avions hâte de retrouver nos amis et de nous rendre compte de leurs répercussions
Encore maintenant, de nombreuses personnes ne comprennent pas vraiment n’a pourquoi il y a eu un tel déchainement de violence, de haine et de mensonges sur les réseaux sociaux et dans les médias nationaux et internationaux. Pratiquement toutes les personnes que nous avons rencontrées, sandinistes ou non, nous ont dit sans même que nous les interrogions et que nous les connaissions auparavant « Ce fut terrible ce que nous avons vécu pendant les mois d’avril à juillet, tout le pays était paralysé, personne n’osait plus sortir après 4h de l’après-midi »
Nous avons eu plusieurs témoignages que des militants sandinistes ont été victimes d’une véritable chasse. Ainsi à Managua dans le quartier nommé « Hugo Chavez », un jeune coordinateur du quartier très apprécié de 26 ans a été tué. Dans un quartier proche du « Rond-point des journalistes », un vieux travailleur social a échappé de justesse à la mort. Dans le reste du pays, des maires membres du parti sandiniste ont dû se cacher, un policier raconte que la maison de ses parents a été criblée de balles. Face aux menaces, le CDI Eduardo Contreras, a dû protéger une des entrées par de grands portails en fer.
Nous n’avons pu voir qu’une toute petite partie des destructions. Ainsi de l’édifice assez grand du supermarché paysan créé par la FECODESA (Fédération des coopératives de développement agricole) dans le centre de Managua que nous avions visité pour la dernière fois en 2015, il ne reste plus à présent que des débris. On voit toujours des impacts de balles dans les vitres des étages supérieurs du MEFCCA (Ministère de l’Economie Familiale, Communautaire, Coopérative et Associative). La bibliothèque du marché de Masaya est disparue, le CDI Arlen Siu a été brûlé, une résidence d’étudiants, des laboratoires, des bureaux etc. de l’université publique UNAN dévastés. L’Université a été occupée pendant plusieurs semaines par des « étudiants ». Finalement la police est intervenue pour mettre fin à cette occupation. Deux enseignantes de l’UNAN qui ont fait partie de l’équipe bénévole de nettoyage nous ont raconté dans quel état elles ont retrouvé les lieux, les destructions et les immondices.