Lettre d'information Printemps 2008

Bonjour,

 Pâques, sous la neige, le printemps n’était pas au rendez-vous. Pourtant après la fonte des 60 cm de neige, les narcisses, jonquilles, jacinthes et tulipes avaient assez bien résisté. D’une certaine façon un symbole pour les peuples qui se relèvent malgré les difficultés qu’ils continuent à devoir affronter. Internet nous permet de communiquer, mais le courrier postal met de plus en plus de temps pour nous arriver du Nicaragua ce qui nous complique la gestion des parrainages.

 

L’année scolaire a bien commencé en janvier. Quelques élèves ont passé leur bac, quelques autres ont déménagé. Ainsi, comme tous les ans, il y a quelques changements parmi les enfants parrainés directement, c’est-à-dire avec un parrain nominatif (35), les autres étant parrainés par l’association, financé par nos différentes activités.

L’édition du calendrier.

 Nous sommes en train de rassembler les documents pour l’édition 2009. Notre plus grand client, le COSAPAC, qui avait commandé 260 exemplaires l’année dernière, a cessé ses activités faute de trouver la relève de Josiane Poussineau qui avait assumé la fonction de présidente pendant 22 ans. Il est très préoccupant de constater la disparition des comités de solidarité avec le Nicaragua les uns après les autres et nous craignons d’avoir plus de difficultés pour vendre les calendriers alors que cette vente représente une part importante du financement de nos projets.

Agenda

· Les 11,12 et 13 avril : FOIRE AUX LIVRES avec le CCFD.

 Nous expérimentons le prolongement de cette manifestation au dimanche. · Le 17 avril, nous participons au marché solidaire organisé par l’Espace associatif intercommunal d’Aime ·

 Le 7 juin : MARCHE DES CONTINENTS à Chambéry (qui demande toujours beaucoup de préparations) ·

Le 14 juin : stand avec vente de repas lors de la manifestation de TROC’PLANETE

Les projets

Nous venons de faire un virement de 9000 $US, soit 2500 $US pour l’Angelita Morales et 6500 $US pour les bourses. Nous avons aussi envoyé le dossier de candidature pour le Prix de la Solidarité attribué par le Conseil Général pour trouver un appui au projet « Angelita Morales ».

L’année dernière notre dossier a été refusé au motif qu’il n’était pas soutenable, aussi bien là-bas qu’ici. Il nous semble avoir fait la preuve de la soutenabilité et de l’amélioration de la qualité de l’enseignement et de l’éducation qui y est dispensé., C’est un projet qui nous tient à coeur car il donne une vraie chance à une cinquantaine d’enfants des bidonvilles qui entourent le quartier résidentiel « Las Colinas » Nous venons de recevoir 35 lettres de ces élèves d’où il ressort qu’ils aiment beaucoup leur école où ils sont traités avec amour, dans un cadre paisible et où ils ont aussi un espace pour jouer sur le terrain de l’école. Ils sont pour la majorité issue de familles nombreuses (jusqu’à 7 frères et soeurs). Ils travaillent le week-end, mais parfois aussi en sortant de l’école. Quelques exemples : charger les camions – préparer le bois de chauffage pour la vente – récolter des ananas – servir de main d’oeuvre dans la construction ou la mécanique – vendeurs. Arrelys écrit : « j’aide ma maman à guérir. Si elle meurt, je resterai seule et qui va m’aider ? » Quelques-uns parlent de leurs problèmes dans leurs familles, tandis que d’autres ayant effectivement de gros problèmes disent qu’il n’y a pas de violence intrafamiliale, niant ainsi l’évidence pour ne pas se sentir stigmatisés. Nous joignons en annexe les commentaires des deux institutrices.

Eloïse et Romain, les étudiants en développement commenceront bientôt -- du 17 mai au 11 juillet - leur stage dans ce centre et au CDI Eduardo Contreras. Nous aurons sans doute leurs impressions et réflexions pour la prochaine lettre d’info.

À Chinandega, les bénévoles de la Casa Comunal San Cristobal, sont toujours aussi responsables et actifs dans la gestion et le maintien de la maison. Et ceci malgré les problèmes de santé de Gelsomina qui a dû arrêter la préparation des repas sur conseil de son médecin. Martha a également de gros soucis, son fils devant suivre une chimiothérapie à Managua. Nous appuyons les études de son petit fils, Jorge Luis, depuis l’année dernière. Cette année, ils ont repeint la maison et le toit et ils nous écrivent que tout est comme neuf. Avec les 320€ que nous avions envoyés pour la Commission Jeunes, ceux-ci ont ouvert un micro-crédit. Ils sont très fiers d’avoir déjà cinq clients qui utilisent cet emprunt pour ouvrir un petit commerce. Pour Noël, une fête a été organisée pour environ 400 enfants du quartier avec l’aide de la mairie et d’une personne qui vit aux Etats Unis et qui avait envoyé 200 $US.

Ces petits gestes signifient beaucoup pour eux, surtout un encouragement et un espoir. La situation économique ne s’est pas améliorée, au contraire la hausse du prix du pétrole se répercute sur l’alimentation de base et il y a toujours aussi peu de possibilités d’emploi.

Nous vous souhaitons un vrai printemps et vous remercions pour votre soutien.

Ruth Mougel

COMMENTAIRES DES INSTITUTRICES DE L’ANGELITA MORALES

 Dans cette école étudient des enfants en situation de pauvreté. Parfois les enfants arrivent sans avoir déjeuné. D’autres vivent dans la misère ce qui est le cas de Ivania, Mario, Melania et Yadira qui n’ont ni cahiers, ni uniforme. C’est vraiment une situation difficile pour leurs familles. Les parents de Roberto Carlos, d’Alonso, n’ont pas les moyens de leur donner à manger. Il y a aussi des jeunes dont les parents ne s’occupent pas, ce qui est le cas de Eveling.

Ernesto et Hernaldo sont des jeunes qui n’ont pas eu la possibilité d’aller à l’école et ils doivent parcourir de grandes distances pour venir au centre. C’est aussi le cas de Kareling, Arrelys, Keren. Karla est une fille très perturbée à cause du manque d’affection de sa famille. C’est aussi le cas de Lester qui manque d’affection et qui a grandi pratiquement seul, sans personne pour lui montrer le chemin. Everth est un enfant qui travaille tous les soirs. Parfois il ne vient pas à l’école parce qu’il n’a rien à manger et il part travailler avec son père. Janko est un garçon de 12 ans qui n’a pas eu l’affection de ses parents et on le voit parfois avec des yeux tristes à cause de cette situation.

 Dayana – 12 ans a 2 frères. Son frère qui a 15 ans étudie aussi au centre. Ils doivent parcourir 3 km pour venir. Pour eux le centre représente une vraie alternative puis qu’ils ont dépassé l’âge de l’école primaire. Augusto et Yael sont deux frères qui habitent le bidonville Naciones Unidos. Ces mineurs souffrent de la violence dans leur foyer. Leurs parents ont eu de gros conflit dont ces jeunes ont été témoins. Un jugement est en cours envers le père pour blessures infligées à la mère.

Cependant les enfants ne souhaitent pas la séparation de leurs parents. Une psychologue s’occupe d’eux. Les enfants Fitoria sont deux garçons et une fille qui sont suivis par l’organisation INPRO (psychologie infantile et violence). Ils sont 7 frères et soeurs. L’aînée (18 ans) a été violée par son père lequel a été condamné a 20 ans de prison. À l’époque des faits, elle avait 10 ans. En 2007, elle a de nouveau subi un viol par des délinquants. La mère met tout en oeuvre pour qu’ils soient condamnés. Ana Carolina vient d’une lointaine zone rurale et habite ici avec une tante très pauvre. Elle est très intelligente et s’efforce de s’en sortir. Oscar Mercado Sanchez est un jeune qui a des problèmes d’alcoolisme et de drogue dans son foyer. Il a de gros problèmes à cause du manque d’affection. Il s’est inscrit seul au centre et sa mère ne se soucie pas de lui et ne vient jamais aux réunions de l’école. Les parents de Samir et Ana Usedo se sont séparés.

Deux de leurs frères faisaient partie d’une bande, mais maintenant cela s’est arrangé. Carlos Martinez est un enfant hyperactif avec de gros problèmes de communication. Il manque d’amour paternel. De manière générale, les enfants ont des problèmes par manque d’affection, leurs parents sont trop occupés à chercher comment survivre. Les enfants sont souvent maltraités et sévèrement punis.

La majorité travaillent, soit des travaux des champs, ramassage de ferrailles, de toutes sortes de déchets pour les vendre, ils font des commissions pour d’autres voisins etc. La vie de ces enfants est très dure et ici, avec ce projet, nous essayons de leur donner l’enseignement nécessaire et l’amour qui leur manque dans leurs foyers.

Nous les traitons affectueusement et leur apprenons à s’aimer eux-mêmes pour qu’ils se respectent et nous leur servons de guide.