Les élections au Honduras

Entouré par la mer des Caraïbes, le Guatemala, le Nicaragua, le Salvador et l’océan pacifique, le Honduras occupe une superficie de 112 090 km2. Le Honduras dispose de 820 Km de côtes.

Le Honduras a une population d’environ 8,3 millions. Elle se compose de 90% de métis, 7% d’indigènes purs, 2% de noirs et 1% de blancs.

Le Honduras est une république parlementaire. Le président élu pour un mandat de 4 ans, exerce à la fois les fonctions de chef de l’Etat et le chef du gouvernement. Le pouvoir législatif n’est exercé que par une seule chambre, le Congrès. Elle compte 128 députés élus tous les 4 ans.

Les juges sont désignés par les députés pour un mandat de 4 ans.

Les élections générales du 24 novembre sont particulièrement importantes puisque l’actuel gouvernement est issu du coup d’Etat en 2009 contre le président Manuel Zelaya. Ce sera, on l’espère, l’occasion pour les Honduriens de permettre un changement et d’en finir avec le pouvoir d’une oligarchie corrompue.

Après le coup d’Etat, le Honduras s’est davantage appauvri et l’insécurité s’est accrue.

Sur les 4 millions de citoyens qui forment la population active du pays, 2 millions sont confrontés au chômage.

La nation fait aussi face à la paralysie des travaux publics en cours, qui n’ont pas pu être terminés faute de fonds. Le réseau routier est virtuellement détruit dans plusieurs régions.

L’institut national des statistiques donne les informations suivantes :

- 66,5% de la population vit dans la pauvreté, chiffre qui atteint 74,1% en milieu rural. La pauvreté extrême affecte 46% des Honduriens soit près de la moitié de la population.

- Le Honduras est le deuxième pays d’Amérique Centrale où il y a le plus d’inégalité, après le Guatemala

- La mortalité infantile est de 24 pour mille.{
}} - Le Honduras a le taux d’homicides le plus élevé du monde avec 85,5 pour 100 000 habitants ; seulement en 2012 on a enregistré 7 172 homicides

- San Pedro Sula est la ville la plus dangereuse du monde

Devant ce panorama, il n’est pas surprenant que les sondages donnent comme favorite Xiomara Castro, la femme de Manuel Zelaya et la candidate du Parti Liberté et Refondation (LIBRE), récemment créé.

La campagne électorale a officiellement commencé le 26 août. 5,3 millions de Honduriens sont appelés aux urnes. Ils doivent également élire 3 vice-présidents, 128 députés pour le Congrès National et 20 pour le Parlement centraméricain et 298 maires. Le système électoral ne prévoit pas un deuxième tour.

Neuf partis politiques participent aux élections.

- LIBRE avec Xiomara Castro

- Le Parti national avec l’actuel président du Parlement Juan Orlando Hernandez

-     Le Parti Libéral avec Mauricio Villeda

- Le Parti chrétien-démocrate avec Orlen Solis

- Innovation et Unité sociale-démocrate avec Jorge Aguilar

- Alliance patriotique Hondurienne avec le général retraité Romeo Vasquez Velasquez

- Le parti anticorruption avec Salvador Nasralla

- Et pour l’alliance entre le Frente Amplio Politico Electoral en Resistencia ‘Faper) et Unificacion democratica (UD) Andrés Pavon

Les adversaires de l’ex-première dame sont les candidats des forces traditionnelles de la droite, Juan Orlando Hernandez et Mauricio Villeda.

Un rival qu’il faudra suivre de près est le candidat d’un autre parti qui vient d’être fondé ; le parti anticorruption, le présentateur de foot à la télévision, Salvador Nasralla

Que propose le parti LIBRE ?

Le 15 septembre, fête nationale, le parti Libre a organisé une marche. Le peuple exige de meilleures conditions de vie, accès à l’éducation et la santé, la création de sources d’emploi et un arrêt de la violence, parmi d’autres thèmes.

LIBRE a élaboré cinq projets pour impulser un développement :

- Le plan Lempira (souveraineté)

« Actuellement le pays est une annexe des Etats-unis, mais le peuple a décidé d’être libre et de lutter pour éliminer l’ingérence étrangère dans la prise de décisions nationales » Pour réaliser ce projet une assemblée nationale constituante est nécessaire, car les lois existantes privilégient les groupes de pouvoir nationaux et états-uniens.

- Le plan Francisco Morazan (intégration continentale)

 Il est urgent que le pays s’intègre davantage aux autres pays d’Amérique Latine et des Caraïbes.
  En créant de solides relations commerciales, le pays pourra augmenter ses exportations et 
  diminuer les importations.

- Le plan Ramon Rosa (éducation)

Il prévoit d’organiser une large consultation avec les enseignants, les élèves et étudiants ainsi qu’avec les familles pour une profonde transformation du système éducatif. Actuellement le Honduras investit 199 dollars par étudiant, mais se situe à l’avant place juste avant Haïti en ce qui concerne les résultats.

- Le Plan Froylan Turcius (reconstruction du pays)

La transformation de l’Etat doit commencer avec le rétablissement des institutions détruites par le coup d’Etat de 2009

- Le plan Cecilio del Valle (réforme économique)

« Le Honduras a été pris en otage par des groupes qui dominent l’économie, la politique et les lois. Il propose d’éliminer les monopoles et oligopoles et de stimuler les entreprises qui génèrent de nouveaux emplois. »

Deux autres plans seront proposés :

- Le plan José Trinidad Cabanas (transparence et reddition des comptes)

« Il n’est pas possible de développer le pays si nous ne menons pas une lutte frontale contre la corruption et l’abus du pouvoir. Pour cela il faut instaurer un système qui oblige à rendre des comptes »

- Le Plan Juan Ramon Molina (art et culture)

« Le gouvernement de LIBRE ne doit pas adopter une politique d’appui à la culture, mais une politique culturelle d’Etat. L’art et la culture doivent être intégrés dans le projet de transformation de l’Etat » Il demande que les artistes créent une confédération pour apporter leurs œuvres dans les quartiers, les villages et exiger leur reconnaissance.Les disciplines artistiques ne devront plus être seulement un spectacle mais être des protagonistes dans la lutte du peuple pour un meilleur futur »