Élections présidentielles au Salvador

Le Salvador est le plus petit pays d’Amérique Centrale, et on l’appelle « le Petit Poucet », mais sa population est aussi nombreuse que celle du Nicaragua, soit env. 6 millions.

Le parti au pouvoir, le FMLN , Front Farabundo Marti de Libération Nationale, part favori aux élections présidentielles du 2 février 2014. Son candidat est l’actuel vice-président Salvador Sanchez Cerén.

Le candidat de l’Alliance Républicaine (Arena) est Norman Quijano qui fut maire de la capitale.

Les sondages montrent que les électeurs voteront davantage contre le retour de l’ARENA que pour le maintien du FMLN et qu’il y aura sûrement un deuxième tour car il est plus que probable que le vainqueur n’atteint pas les 50% des voix + 1 au 1er tour (le 2ième tour aura alors lieu le 9 mars)

Plusieurs règles ont été modifiées afin d’obtenir une plus grande participation,.

- Pour la première fois les Salvadoriens résidant à l’extérieur, au nombre de moins 250 000, pourront participer, mais jusqu’à présent seulement un peu plus de 10 000 ont fait la démarche de s’inscrire.

- Il y aura aussi davantage de bureaux de vote et le vote par correspondance sera autorisé (voto residencial)

- Le financement des partis politiques sera mieux contrôlé.

Un des gros problèmes que l’on rencontre au Salvador est celui des bandes de délinquants, les pandillas.

Face à ce phénomène, les trois candidats en tête se montrent très embarrassés et changent de discours à l’approche des élections.

Le 8 mars 2012, le gouvernement avait négocié une trêve entre les bandes. Le jour même la Direction Générale du Système Pénitentiaire a transféré 30 prisonniers très dangereux de la Prison de Haute sécurité de Zacatecoluca à des prisons où les conditions de sécurité sont moins sévères. La trêve a eu pour résultat immédiat la diminution du nombre moyen des assassinats quotidiens. Selon les statistiques de la Police Nationale, ils sont passés de 14 à 5 par jour. L’année écoulée s’est terminée avec une moyenne de 6,8 par jour.

Le 2 mai 2013, Sanchez Cerén assura que s’il était élu, son gouvernement continuerait dans cette voie en apportant une amélioration à l’infrastructure pénitentiaire, au système juridique et à la prévention des délits. Un peu plus tard, tout en défendant les résultats obtenus, il a affirmé que la trêve était seulement un accord entre pandillas et n’avait rien à voir avec le gouvernement.

Le candidat du parti ARENA, Quijano a d’abord évité de se prononcer sur la trêve entre pandillas. Mais le 1er juillet, il déclara que s’il était élu président, il ne poursuivrait pas la trêve.

« Je ferai ce que je dois faire pour que notre pays soit libre de ces bandes », mais sans expliquer comment il pensait y parvenir.

Il faut se souvenir que l’ex-président Francisco Flores (ARENA) avait mis en œuvre en juillet 2003 le plan « Mano dura »contre les pandillas et qu’il est aujourd’hui assesseur de la campagne électorale de Norman Quijano.

Saca qui fut président entre 2004-2009 avec le parti ARENA et qui est de nouveau candidat avait en 2004 préparé sa propre version de la stratégie commencée par Flores : le plan « Supermano Dura »

Il s’est depuis modéré : « Nous ne pouvons pas nous permettre de négocier, mais je n’annonce pas non plus une guerre totale »

C’est sous son gouvernement que le plus grand nombre de chefs de gangs ont été mis en prison (5000). « Il faut donc continuer à appliquer la loi. Mais s’il y a des jeunes qui veulent quitter leur bande, nous leur tendrons la main. » « Mon projet est de mettre en oeuvre un plan intégral de sécurité » affirme Saca, mais sans indiquer avec quelle méthode pour y parvenir.

Les maquilas (usines d’assemblages)

Les zones franches existent au Salvador depuis les années 1970.

17 zones franches se sont peu à peu établies dans 6 des 14 départements du pays. Elles hébergent 200 entreprises dédiées à différentes productions : le textile, la confection, l’électronique. 70% des usines font des textiles pour l’exportation.

FUSADES (Fondation Salvadorienne pour le développement économique et social) précise que les maquilas fournissent 74 000 emplois directs et plus de 140 000 emplois indirects. Elles emploient 84% de femmes ouvrières , mais un tout petit nombre ont un poste plus qualifié de technicienne ou un travail moins pénible dans les bureaux.

Les conditions de travail sont toujours aussi difficiles et les contremaîtres font la pluie et le beau temps. Les harcèlements et les insultes sont monnaie courante, et ce sont les ouvrières syndiquées qui subissent le plus de pressions. Par exemple dans certaines entreprises, on ne distribue pas d’eau aux ouvrières afin qu’elles n’aillent pas souvent aux toilettes.

Plusieurs organisations cherchent à améliorer cette situation.

« Mujeres Transformando » ( femmes en transformation) est l’une d’elles.

Les syndicats luttent aussi afin que les propositions des travailleuses soient prises en compte dans la réforme de la loi sur les zones franches.

Parmi les revendications, il y a bien sûr l’augmentation des salaires actuellement en dessous des 200 $US soit 147€. (dans les plantations de fleurs, les salaires sont encore plus bas et en plus les femmes sont exposées à des produits toxiques.)

Elles souhaitent aussi des crèches pour leurs enfants, la majorité des travailleuses étant des femmes très jeunes avec des enfants en bas âge.

Et elles exigent surtout le respect du droit du travail.

Afin de donner une visibilité au travail des employés dans les maquilas, la municipalité de Santo Tomas a déclaré le 5 juillet « journée de la femme travailleuse dans la maquila » Une marche a eu lieu et les femmes ont pu exprimer leurs revendications.