Bilan de l’année scolaire du Centre Angelita Morales

Au Nicaragua l’école gratuite et obligatoire est inscrite dans la Constitution. Toutefois malgré les efforts du Ministère de l’Education beaucoup d’enfants ne sont pas encore scolarisés pour différentes raisons :

- ils ne trouvent pas leur place dans l’école publique ( trop âgé, trop indiscipliné…)

- leurs parents les retiennent à la maison pour garder les petits frères et sœurs ou pour les envoyer travailler

- la grande pauvreté qui ne permet pas l’achat de fournitures scolaires, vêtements, transport etc.

- l’éloignement d’une école

De plus, les enfants qui n’ont pas été scolarisés à l’âge de 6 ans ou qui ont un retard mental n’ont pratiquement pas la possibilité de s’intégrer dans les écoles publiques qui sont souvent surchargées. Tout cela justifie le projet Angelita Morales qui a débuté en 1992 et qui fonctionne depuis – avec des hauts et des bas- grâce à la volonté de Rosario Pasquier et le soutien d’INTI.
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Nous rappelons que ces enfants viennent en grande majorité d’un bidonville « Naciones Unidas » situé à proximité du quartier résidentiel « Las Colinas » à Managua.

Ils ont la possibilité de rattraper leur scolarité primaire en 3 ans au lieu de six.

Par manque de ressources, il n’y a que deux enseignants et le nombre d’élèves a dû être limité.

Les cycles 1 et 2 furent assurés par Luz Marina Rosales et ont concerné 19 enfants de 7 à 14 ans. Elle n’avait pas de matériel didactique à sa disposition.

Des entretiens avec la psychologue Nidia du CDI révèlent que parmi ces 19 enfants huit ont subi des violences et mauvais traitements dans leurs familles, qu’ils manquent d’affection et de soutien de la part de leurs parents. Ils manquent souvent en classe et ont des problèmes d’apprentissage.

Deux jeunes (13 et 14 ans) ont un retard mental, un autre de 12 ans des problèmes de santé. Seulement deux enfants de 7 ans et de 8 ans sont vraiment « bien dans leur peau ».

Luz Marina et Nidia ont visité les familles pour s’entretenir avec elles et les conseiller.

Après l’épreuve de lecture et de calcul, qui a eu lieu en octobre, les enfants qui ne maîtrisaient pas ces matières ont reçu des leçons de soutien intensives.

Premier cycle : 80% savent lire et écrire et 90% savent additionner et soustraire avec difficulté

Deuxième cycle : 30% savent lire avec difficulté, et 90% savent additionner et soustraire

Mais finalement ils ont fait beaucoup d’efforts pour se rattraper car en définitive seulement quatre devront redoubler.

Deux des élèves qui ont participé au concours de peinture ont eu un prix. Cela a fait d’autant plaisir à l’institutrice qu’il s’agit d’enfants qu’elle a réussis à intégrer malgré le peu d’appui des parents.

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Le troisième cycle a réuni 14 enfants et jeunes de 10 à 15 ans. Au début de l’année scolaire ce cycle a été confié à un instituteur de l’école publique, mais qui n’a pas su faire face. Il fut remplacé par Maria Olenso. S’il y eut 6 écoliers sans problèmes majeurs, il y en eut aussi qui étaient victimes de mauvais traitement dans leurs familles, l’un a souffert de la mort de sa mère et un autre de la séparation de ses parents. Elle a aussi dû faire face à des comportements qui perturbaient le déroulement de l’enseignement.

L’épreuve de lecture et calcul a donné les résultats suivants :

90% savent lire, parfois avec difficulté et beaucoup n’ont pas intégré la table de multiplication.

Eux aussi ont eu droit à des cours de rattrapage.

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Tous ces enfants et jeunes ont peu d’auto-estime. C’est pour améliorer ce fait qu’ils ont bénéficié des mêmes cours extrascolaires que ceux du CDI : danse, musique, peinture et natation, et visiblement cela leur a beaucoup plu.

Des conférences eurent lieu sur différents thèmes :

- mise en garde contre la traite des êtres humains et les abus sexuels

- mesures d’hygiène, pour faire face à une épidémie de dengue particulièrement sévère, traitement des poux.

De petites fêtes avec pinata furent organisées à différentes reprises.

Tous les élèves ont eu droit à un repas à midi.

Il faut aussi signaler le préapprentissage en cuisine, en boulangerie et l’initiation professionnelle en jardinage.