La migration des Nicaraguayens au Costa Rica

La migration nicaraguayenne au Costa Rica a des profondes racines historiques. Depuis le début du 20ième siècle, les hommes ont émigré au Costa Rica comme saisonnier dans les plantations de café, de bananes et d’autres produits d’exportation.

La composition des flux migratoires a changé au cours des années. La grande majorité des premiers migrants – qui sont partis dans les années 80 après la victoire des Sandinistes- venaient des couches aisées, tandis que dans le passé récent ce sont les plus pauvres qui émigrent.

Le flux migratoire s’explique par différents facteurs :

- Les désastres naturels ; par exemple après l’ouragan Mitch, beaucoup de terres arables ont été emportées par les pluies, de même que les pompes d’irrigations et les familles se sont retrouvées sans ressources. Nous avons rencontré des femmes d’un village où tous les hommes étaient partis au Costa Rica.

- L’instabilité politique : ce fut surtout le cas dans les années 80 et après les élections présidentielles à la suite desquelles beaucoup de fonctionnaires sandinistes ont perdu leur emploi.

- Le fort chômage et les bas salaires

Par ailleurs, le Costa Rica a une grande demande de main d’œuvre et les salaires plus élevés représentent l’espoir d’obtenir de meilleures conditions de vie.

Pourtant les conditions de travail sont souvent très dures. Dans les plantations, les travailleurs sont exposés aux pesticides, les employées de maison souvent méprisées et exploitées

D’après le dernier recensement, 287 766 Nicaraguayens vivent au Costa Rica, ce qui représente 6,67% de la population costaricaine (4 301 712 habitants)

Le niveau d’éducation des immigrants nicaraguayens est assez faible : (en 2011)

- 10% sans études

- 26% école primaire partielle

- 21% école primaire complète (6 classes)

- 25% collège

- 10% baccalauréat

- 7% université

Les Nicaraguayens migrent aussi à l’intérieur du pays, c’est-à-dire des zones rurales vers la ville.

Les femmes représentent env. 52% des migrants à l’intérieur du pays et 42% vers l’extérieur.

En Amérique Latine et les Caraïbes, le contexte familial apparaît être un facteur important

dans la décision des femmes d’émigrer. Elle est souvent prise en absence d’une relation stable avec un homme.

Parmi les foyers dont le chef de famille est une femme, 20% comptent un émigrant parmi eux, en comparaison de ceux dont le chef de famille est un homme. (10%)

Ce qui paraît intéressant à noter est que 35% des émigrants vers les Etats-Unis sont des citadins contre 11% de ruraux, tandis que la grande majorité des émigrants vers le Costa Rica viennent de la campagne.