La izquierda sobre Nicaragua (la gauche sur le Nicaragua)

– Jorge Capelan et Stephen Sefton – Tortilla con sal – 16 mai 2018 – extraits

En premier lieu, dans les légitimes manifestations pacifiques du 18 avril contre la réforme de la sécurité sociale, les revendications étaient biaisées, irrationnelles et mal informées. Presque immédiatement, la manifestation pacifique s’est détériorée en chocs affrontements entre groupes de manifestants et groupes de jeunes proches du gouvernement. La réponse de la police fut proportionnelle aux évènements.

Ensuite se sont les groupes de choc violents de l’opposition politique du pays dirigés principalement par le MRS, maintenant liés à l’extrême droite des Etats-Unis et bénéficiaires depuis des décennies du financement du gouvernement de ce pays et d’ONG’s, qui sont entrés en action.

Pendant les journées des 19, 20 et 21 avril, les groupes armés de l’opposition politique se sont mélangés aux étudiants et jeunes. Ils ont aussi intégré en leur sein des centaines de délinquants recrutés dans différentes villes pour intensifier les attaques. Ils ont attaqué tout type d’infrastructure avec des armes conventionnelles, artisanales et des cocktails Molotov. Depuis le début, les protestations ont été violentes.

Pendant ce temps une machine de désinformation dans les réseaux sociaux s’est mise en marche parlant de massacres etc., manipulant les chiffres de morts etc.…

A Estelí, deux jeunes sont morts dans des circonstances encore pas éclaircies. 18 policiers furent blessés ainsi que 16 employés de la Mairie. Ce fut une bataille qui dura 5 heures. Les attaquants furent entre 500 et 600, dont la moitié amenée de Managua et León. Ils ont essayé d’incendier la mairie, d’attaquer un dépôt d’aliments destiné aux programmes sociaux ainsi qu’un supermarché. Vu le niveau de violence cette nuit du 20 avril, le fait qu’il n’y avait que deux morts à déplorer, prouve que la police n’a pas utilisé d’armes à feu, mais des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes.

Beaucoup se demandent comment il se fait-il que le gouvernement n’ait pu prévoir ces évènements alors qu’il a été capable de tenir à distance le crime organisé depuis près de 30 années, qu’il a mis en place une formidable structure de prévention de toute sorte, et qu’il s’est trouvé débordé devant cette urgence politique. On peut dire que pendant quelques jours la structure politique fut pratiquement paralysée. Mais il faut dire que la gauche latino et européenne a également été dépassée par les évènements au Nicaragua. Mais à part quelques exceptions, les intellectuels d’Amérique Latine et d’Europe ont manifesté la même ignorance, le manque de vision politique, de compréhension de la situation socio-économique et l’absence d’humilité que dans le cas de la Lybie en 2011

Malheureusement, ils ne comprennent pas le Nicaragua…