Sans maïs, il n'y a pas de pays

En début de l’année 2009, au Mexique, plusieurs organisations se sont regroupées dans une campagne « Sans maïs, il n’y a pas de pays ». Leur objectif est de refuser l’appropriation du maïs par les multinationales et d’attirer l’attention sur la grave menace que représente la contamination des semences transgéniques, l’urgence de préserver la biodiversité et d’exiger la reconnaissance par le président Felipe Calderon que tout le territoire mexicain est le centre d’origine et de diversité du maïs.

La semence « criolla » est indispensable pour obtenir la souveraineté alimentaire




En septembre a eu lieu au Nicaragua la 2ième foire « semences de l’identité » dans le but de promouvoir et de développer des initiatives, connaissances et technologies au niveau local, basées sur la biodiversité et l’échange de connaissances traditionnelles. L’objectif est de s’opposer au monopole et à la dépendance. 260 producteurs ont participé à cet évènement.

L’objectif principal est de montrer aux consommateurs et aux représentants de l’Etat toutes ces variétés anciennes, ainsi que les aliments élaborés à partir d’elles, de démontrer l’importance de les préserver par des politiques et lois au niveau national.

Depuis le début de la campagne, 250 variétés de maïs et de haricots ont été identifiées. Ceci signifie un patrimoine très important pour le Nicaragua où ils représentent la base de l’alimentation. Actuellement environ 20 000 familles nicaraguayennes travaillent à la récupération de ces variétés. 80% des terres cultivées de maïs et de haricots le sont avec ces semences anciennes. Il existe déjà 160 « banques de semences » dans le pays qui garantissent à 3000 familles de paysans les semences pour les différents cycles agricoles.

Ce résultat est dû à un grand effort de sensibilisation auprès des communes et des ministères comme celui de l’agriculture (MAGFOR) et l’institut nicaraguayen de technologie agraire (INTA)

Cette campagne cherche aussi à sensibiliser les utilisateurs sur les risques qu’emporte l’introduction de semences transgéniques et de valoriser la richesse génétique du pays. Récemment une loi sur la souveraineté et la sécurité alimentaires a été approuvée. Les organisateurs de la campagne souhaitent que cette loi soit étendue à la biosécurité et la biodiversité.

Pour le responsable de PCaC –Programme Campesino a Campesino (Programme Paysan à Paysan), il est très important que chaque commune constitue sa propre banque de semences avec l’objectif d’échanger des expériences et d’améliorer cette pratique. Il dit : »Ici il n’est pas question d’imposer un modèle technique d’en haut, mais de recueillir les différentes initiatives des paysans. Cette liberté garantit aussi que cette démarche reste soutenable. Il y a des banques qui ont comme seul objectif de fournir les semences à leur communauté, d’autres qui prêtent leurs lieux de stockage et d’autres qui en vendent à d’autres communes. Avec cette stratégie, les producteurs peuvent trouver des semences adaptées aux conditions climatiques de chaque zone.

La tortilla reste un aliment quotidien pour une majorité de Nicaraguayens