Chinandega

Chinandega se trouve dans l’Occident, c’est-à-dire au Nord-Ouest du Nicaragua sur l’une des deux routes principales menant au Honduras voisin, à 134 km de la capitale Managua, au pied du volcan San Cristobal faisant partie lui-même de la chaîne volcanique de « Los Maribios ». Son climat est classé tropical sec avec une saison sèche de novembre à avril et une saison des pluies de mai à octobre. La température moyenne se situe entre 21° et 30° mais peut atteindre des maxima de l’ordre de 42.

Le nom de la ville vient de la langue précolombienne nahuatl signifiant « lieu d’habitations provisoires ».

L’altitude de la municipalité est de 70 m au-dessus du niveau de la mer, tandis que le volcan San Cristobal, toujours actif, atteint 1.745 m d’altitude. Le volcanisme et les risques sismiques sont une préoccupation permanente. La ville a connu un violent tremblement de terre en 1898. Rappelons que le volcan Cosigüina situé tout près du golfe de Fonseca avait connu en 1835 l’une des plus spectaculaires éruptions des temps modernes. Son cratère qui était à plus de 1.500 m a explosé ce qui s’est fait entendre à plus de 1.000 km à la ronde et a plongé la région dans l’obscurité pendant 3 jours, laissant place aujourd’hui à une paisible lagune, les bords du cratère étant tombés à 835 d’altitude. Plus récemment, durant l’ouragan Mitch d’octobre 1998, la lagune située dans le volcan Casitas (1.406 m) a débordé tuant 1.700 personnes vivant sur ses flancs.

Cependant l’importante couche de cendres volcaniques accumulées au cours du quaternaire forme l’une des plaines les plus fertiles du pays. Les précipitations sont en moyenne de 1.800 mm par an, mais peuvent être affectées par des variations importantes d’une année à l’autre en raison du phénomène climatique connu sous le nom de « El niño », un ouragan comme le Mitch ayant, heureusement, un caractère exceptionnel.

La municipalité de Chinandega, l’une des quelque 530 que compte le pays est le chef-lieu du département du même nom. La ville a été fondée en 1839 et elle a une superficie de 687 km2. Au dernier recensement national de 2005, elle avait 121.800 habitants, dont 85.500 en zone urbaine et 36.300 en zone rurale.

Les principales activités économiques de la municipalité découlent de l’agriculture et des services. Sur 27.400 ha cultivés de la zone rurale, les principales productions sont :

• L’arachide ………………………..… 10.560 ha • La canne à sucre ……………….. 6.150 ha • Le riz …………………………………... 3.200 ha • Le sorgho ……………………………. 2.680 ha • Le soja ……………………………….. 1.850 ha • Le sésame …………………………. 1.440 ha

Il existe aussi à proximité immédiate de la ville une bananeraie exploitée par une compagnie nord-américaine (DOLE) dont la superficie n’est pas connue avec précision. La culture du sorgho est soutenue du point de vue des intrants et des crédits par une compagnie industrielle dont le siège est au Salvador voisin. Plus récemment, 25 femmes se sont regroupées en une coopérative pour cultiver et mettre sur le marché la noix de cajou (sur 44 ha).

Dans le golfe de Fonseca s’est développé une assez importante activité d’aquaculture pour la production de crevettes (60 fermes aquacoles) mais on déplore beaucoup de pêcheurs illégaux.

Selon la fiche descriptive de la ville dressée au début de la décennie de 2000 la population économiquement active, d’un total de 30.500 personnes, se décomposait de la manière suivante :

• Salariés permanents …………..………………………….… 24,8 % • Salariés temporaires ………………………………..….….. 28,2 % • Membres de coopératives ………………………..….…. 5,0 % • Personnes travaillant à leur propre compte…….. 16,0 % • Personnes sans emploi ………………………………..….. 26,0 %

On note que les personnes ayant un contrat de travail permanent à durée indéterminée sont minoritaires. Celles qui travaillent à leur compte représentent une personne sur 6 et plus d’un quart sont sans emploi. Il y a tout lieu de penser que les travailleurs temporaires (approchant les 30 %) sont employés lors des semailles et des récoltes dans l’agriculture.

Les personnes à leur propre compte travaillent à domicile et se rencontrent surtout dans le commerce. En 2005, il y avait 4.500 foyers avec une activité économique, employant 6.400 personnes. Ainsi la ville compte pas moins de 334 « pulperias » (petites épiceries de proximité vendant des produits alimentaires, boissons et tous les produits de consommation courante). Mais on note aussi 34 restaurants et 8 hôtels. Ceci est la marque de la vocation de centre de commerce, de transit (important trafic de camions provenant ou allant du Salvador et du port de Corinto), d’administration… de toute la ville.

On nous a dit qu’à Chinandega aussi, comme dans d’autres villes du pays, commençaient à s’implanter de nouvelles activités industrielles sous la forme de « maquilas » (usines « offshore » de confection, dans laquelle le tissu est importé, cousu sur place, puis le produit fini est exporté hors impôt, pour l’essentiel seuls les salaires restant sur place). Une unité d’empaquetage des crevettes s’est également développée dans la ville.

Au début des années 2000, la municipalité comptait 30.145 élèves dont 5.077 dans les écoles primaires rurales (dont scolarité incomplète pour 2.611 d’entre eux), 6.980 dans l’éducation secondaire et 2.170 dans l’éducation technique. 916 instituteurs et professeurs enseignaient dans 506 classes soit une moyenne par classe supérieure à 32.

La ville dispose d’une université formant à plusieurs cursus dont celui du génie civil. La ville a 3 hôpitaux dont l’ « Hospital Espana » construit dans la décennie 1990 à proximité du quartier Roberto Gonzalez

La partie urbaine de la municipalité comptait en 2005 18.276 maisons et la partie rurale 7.603 avec une moyenne de 6 personnes par maison. 70 % de ces habitations jouissaient d’une alimentation électrique (13.000 compteurs) mais environ 2.000 se sont connectées illégalement. 40 % des maisons sont dans ses zones sans éclairage public. Environ 60 % des maisons de la zone urbaine (8.800 maisons) avaient l’eau potable et 5.500 étaient raccordées à l’égout.

En 2005, 3.300 foyers urbains comptaient des membres ayant émigré dont 2.700 reçoivent des envois de fonds (remesas).

Afin de protéger la nature et lutter contre les risques, la municipalité s’est dotée d’une « commission de santé et milieu environnement » qui se charge d’activités liées à la santé, le nettoyage des quartiers et forme des brigades écologistes pour la reforestation. Sont notamment membres de cette commission la Croix Rouge, les représentants de la mairie, de l’institut national de sécurité sociale, des ministères de la santé, des ressources naturelles et du tourisme, des entreprises publiques de téléphone et d’électricité, de la police nationale et, enfin, le corps des pompiers et de la défense civile.

La municipalité est dirigée par un conseil municipal de 10 membres titulaires et 10 suppléants présidé par le Maire. Celui-ci est actuellement M. Enrique SARAVIA appartenant au parti FSLN (Front Sandiniste de Libération Nationale). Le Conseil Municipal, agissant de manière collégiale, est l’autorité la plus élevée du gouvernement et de l’administration de la municipalité.

En 1996, le budget municipal s’élevait à 18.140.000 cordobas soit 2.151.850 US$. Par habitant, ce budget s’élevait donc 154 C$ ou à 18,20 US$. La commune de Chinandega employait alors 395 personnes. À titre de comparaison, la commune de Bourg St Maurice avec une population de 8.000 habitants et 33.000 lits touristiques (soit de l’ordre de 22.000 équivalents habitants) et une superficie de 180 km2 a un budget de l’ordre de 60.000.000 €.

La municipalité de Chinandega bénéficie de plusieurs jumelages avec des villes d’Europe et d’Amérique du Nord : • Leverkusen, Allemagne • Eindhoven, Pays-Bas • Coventry, Grande-Bretagne • East Derbyshire, Grande-Bretagne • Molins de Rei, Etat du Wisconsin, USA

Par ailleurs, elle bénéficie de la coopération d’organismes et d’ONG nicaraguayennes et étrangères, parmi lesquels : • COSUDE, coopération suisse • CARE International • UNAG, Union Nationale des Agriculteurs et éleveurs du Nicaragua • Croix-Rouge • Alcooliques Anonymes • Save The Children • ….

Elle a bénéficié de la coopération d’un comité de solidarité de Chambéry jusqu’en 1990. Actuellement, la seule coopération de cette nature qui a survécu est celle d’INTI !