Déclaration de l’observatoire des Droits humains des peuples indigènes et noirs du Honduras – 3 octobre 2013

Les représentants des peuples Lenca, Maya-Chorti, Tolupan, Garifuna, Miskito, Pech, Tawahka se sont réunis à Tegucigalpa pour exiger leurs droits.

Depuis 18 ans que le traité 169 a été ratifié par le Honduras, les violations de nos droits collectifs ont été perpétuées ce qui met en péril notre survie en tant que cultures différentes.

Pendant cette rencontre, les représentants ont dénoncé toute une série de violation des droits des peuples indigènes. La liste est longue, Ci-dessous quelques exemples :

affiche Honduras

- Des lois sur les mines, sur les hydrocarbures, sur l’eau, les cités modèles, les barrages ont été approuvées sans que les populations indigènes aient été consultées.

- Des institutions de l’Etat et l’entreprise chinoise SINOHYDRO et la filiale hondurienne DESA ont commencé une campagne de persécution et de criminalisation contre les leaders du Conseil civique des organisations populaires et indigènes COPINH dans le but de désarticuler la lutte de résistance de la communauté Lenca de Rio Blanco contre le barrage Agua Zarca de la rivière Gualcarque.

- Le 14 mars 1997 l’Etat a promis d’attribuer la propriété de 14 700 h de terres au peuple Maya-Chorti, promesse non tenue à ce jour

- La persécution et les menaces envers les leaders et défenseurs des droits humains de la zone de la tribu San Francisco, Locomapa, Yoro par des sbires payés par les entreprises qui exploitent les mines et les forêts. Nous condamnons aussi l’assassinat de trois indigènes tolupanes le 25 août de cette année.

- La perte de variétés créoles par l’introduction de maïs OGM, ce qui menace la sécurité alimentaire alors que le Honduras fait partie de la région d’origine du maïs.

- Nous dénonçons l’attribution de la concession minière dans la communauté Pech, Santa Maria del Carbon sans l’avoir consulté.

- Nous dénonçons l’existence d’immenses territoires entre les mains de propriétaires féodaux liés au narcotrafic.

- Nous exigeons que l’actuelle administration de l’Etat informe et consulte les communautés indigènes et noires et cesse la criminalisation et la persécution des peuples qui luttent pour défendre leurs droits.

- Nous exigeons la suspension immédiate des lois sur la pêche, sur la construction de barrages, ainsi que sur l’exploitation minière et des hydrocarbures.

- Nous exigeons la démilitarisation des communautés et de la société hondurienne.

Déclaration finale


Nous, les peuples et communautés indigènes en résistance, nous nous déclarons

1 – En permanente rébellion contre la misère et la pauvreté sous toutes ses formes et expressions. Nous ne serons plus ni mendiants ni esclaves sur notre propre terre, d’aucun pouvoir transnational, national ou municipal prétendant nous exclure en tant que peuple, ni d’aucune autre autorité niant notre droit de vivre dignement.

2 – En permanente résistance contre n’importe quelle autorité violant les droits sacrés de la mère terre, prétendant s’approprier les rivières et forêts ou nous expulser des territoires ancestraux ou communautaires oui niant notre culture ancestrale en usurpant la souveraineté populaire.

3 – En permanente rébellion et résistance contre le modèle d’extraction minière et nous faisons un appel à toutes les communautés menacées par le capital transnational pour qu’elles s’organisent et se mobilisent contre l’oppression, la criminalisation et la militarisation de nos territoires.

4 – Nous appellerons à une première rencontre territoriale pour renforcer nos luttes et résistances et proposerons d’élaborer une loi obligeant à consulter et à obtenir l’accord des peuples indigènes (CPLI) ainsi qu’une loi indigène fondée sur nos cosmovisions et nos expériences..