Prix mondial de l'alimentation

Des scientifiques et écologistes indignés pour le prix Nobel à Monsanto

Ce titre a retenu mon attention et je suis très étonnée que cet événement n’a pas fait plus de bruit dans les médias français.

En fait, il ne s’agit pas vraiment du prix Nobel, mais du prix mondial de l’alimentation.

J’ai recherché sur Internet et je n’ai trouvé qu’une information sur le site de Politis. Le prix mondial de l’alimentation attribué à trois apôtres des OGM

Robert Fraley, Mary Dell Chilton et Marc Van Montagu vont se partager les 250 000 dollars du World Food Prize qui récompense des personnalités travaillant à lutter contre la faim dans le monde. Il vient de leur être décerné solennellement par le secrétaire d’État américain John Kerry. Robert Fraley est depuis des années le principal responsable de Monsanto, Mary Dell Chilton a fondé Syngenta et Marc Van Montagu est président de la Fédération européenne de biotechnologie, principal lobby des OGM à Bruxelles. Ces trois scientifiques sont récompensés pour leur activisme en faveur des plantes agricoles génétiquement modifiées.

Le World Food Prize est décerné chaque année par la Fondation du même nom, laquelle a été créée par la General Food, multinationale de la malbouffe qui la finance à parité avec Monsanto. Cette fondation et son prix sont utilisés par les industriels des OGM pour faire pression sur les pays du Sud, auxquels ils promettent une abondance agricole (illusoire) pour une vingtaine de types de culture.

Voici donc une traduction résumée de l’article de Sylvia Ubal du 2 août 2013

Robert T. Fraley, vice-président de Monsanto reçut le prestigieux prix mondial de l’alimentation pour sa meilleure offre mondiale.

Comment est-ce possible que ce prix puisse être attribué à une entreprise qui a été dénoncée dans le monde entier pour ces produits nuisibles à la santé, détruisant la biodiversité et obligeant les paysans à une dépendance et à l’endettement (qui a mené de nombreux paysans indiens au suicide)

Nous vivons dans un monde à l’envers dans lequel on attribue des prix aux multinationales de l’agriculture transgénique tout en détruisant l’agriculture et la biodiversité.

Le 19 juin furent désignés les gagnants de ce Prix Mondial de l’Alimentation que certains appellent le prix Nobel de l’Agriculture. Il fut décerné à trois responsables de l’industrie transgénique qui se partagent les 250 000 dollars

- Robert T. Frayley, vice-président de Monsanto et directeur de la technologie

- Mary Dell Chilton qui a fondé Syngenta et

- Marc Van Montagu de l’université de Gand (Belgique)

Avec l’attribution de ce prix à des entreprises comme Monsanto et Syngenta, le jury favorise la concentration du pouvoir entre les mains de quelques multinationales et envoie en même temps un mauvais signal pour le futur de la sécurité alimentaire, détruisant la biodiversité et augmentant la dépendance des agriculteurs.Ils ignorent ainsi l’évidence que l’agriculture écologique peut améliorer la productivité sans détériorer les sols. Rappelons que Monsanto a produit des armes chimiques – l’agent orange-, le pesticide DDT, interdit maintenant et l’herbicide le plus vendu dans le monde, connu sous le nom de Roundup.

Selon l’Institut GRAIN, la production d’aliments s’est multipliée par trois depuis les années 1960 tandis que la population mondiale a seulement doublé. 870 millions de personnes dans le monde souffrent de la faim et ceci sur une planète où la nourriture abonde. Il n’y a donc pas de problème de production sinon d’accès à la nourriture.

La FAO avertit que dans les derniers cents ans 75% des variétés agricoles ont disparu. Notre sécurité alimentaire n’est pas garantie en dépendant de variétés animales et végétales chaque fois plus réduites. En définitif on promeut des variétés qui correspondent aux standards de l’agro-industrie (qui peuvent voyager des milliers de km avant d’arriver à notre table et dont l’aspect convient aux étalages des supermarchés) Marie Monique Robin, auteure du livre et du documentaire « le monde selon Monsanto » (2008) ne laisse pas de doute sur l’intention de ces entreprises de vouloir contrôler toute la chaîne alimentaire.