Les OGM en Amérique Centrale

Guatemala

(Adital 15-9-2014) extraits

Sous la pression des mouvements sociaux, la Cour Constitutionnelle a suspendu ce que l’on appelle la « Loi Monsanto » qui était censée entrer en application le 26 septembre 2014. La soi-disant « Loi Monsanto » * établit et protège la propriété intellectuelle sur les nouvelles variétés végétales au Guatemala. Cela signifie que toute variété de plantes génétiquement modifiée par sélection artificielle, par hybridation ou par altération génétique pourrait être brevetée et le droit du détenteur aurait une durée de 25 ans. Toute personne qui produirait ou reproduirait la variété sans autorisation serait passible de 4 années de prison et d’une amende allant de 130 à 13 000 $ US

Pour la plupart des Guatémaltèques cette loi est synonyme de pauvreté et menace la sécurité alimentaire du pays. On craint que les familles paysannes ne soient surveillées ou punies pour avoir cultivé des haricots ou du maïs, les aliments de base de la population guatémaltèque.

Une autre inquiétude exprimée par le Mouvement des syndicats, des peuples autochtones et des paysans du Guatemala (MSIGG) est que la loi ne soit la porte ouverte à l’introduction massive de semences transgéniques qui ne deviendraient plus accessibles aux paysans. La culture à grande échelle de ce type de semences contaminerait la production alimentaire du pays et éliminerait les variétés natives.

L’adoption de la loi sur la protection des obtentions végétales était l’une des obligations que le gouvernement du Guatemala avait dû accepter lors de signature de l’accord de libre-échange (CAFTA).

La suspension de la loi est une première victoire.

Si le Congrès n’abolit pas la loi, le mouvement de contestation se poursuivra.

• Monsanto contrôle 60% du marché mondial des semences et 76% des pesticides et herbicides.

• Les autres multinationales sont : Syngenta, DuPont-Pioneer, Bayer, Basf et Dow Agro Siencis



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El Salvador
(21 août 2014 – 56http://citoyenveilleur.canalblog.com)

Article du 8 juin 2014

Le gouvernement américain fait dépendre l’aide de 277 millions de dollars promise au Salvador de leur acceptation des graines OGM de Monsanto.

Le président du Centre salvadorien pour les technologies appropriées (CESTA), Ricardo Navarro a exigé que l’ambassadeur américain à El Salvador, Mari Carmen Aponte, arête de faire pression sur le gouvernement d’El Salvador pour acheter des semences génétiquement modifiées de Monsanto plutôt que des semences non-OGM de fournisseurs nationaux.

Au cours des dernières semaines, les Etats-Unis ont poussé le gouvernement du Salvador à signer le deuxième « Millenium Challenge Compact ». L’une des principales conditions de l’accord est prétendument l’obligation d’achat de semences OGM Monsanto.

Les coopératives du Salvador craignent de perdre la possibilité de produire leurs propres semences certifiées. L’Unité écologique salvadorienne (UNES) lutte également pour garder les semences natives plus résistantes au changement climatique et n’ayant pas besoin de produits chimiques polluants.

En 2013, le Ministère de l’Agriculture salvadorienne a acquis des semences en majorité de maïs et de haricots pour 25,9 millions de $US au moyen d’un décret exécutif approuvé par le Congrès législatif de décembre 2012. Dans la pratique, il a écarté les entreprises des Etats-Unis.

En janvier 2014, les législateurs ont approuvé un nouveau décret permettant la participation d’entreprises internationales.

Cet appel s’est réalisé en avril et ce sont les mêmes producteurs locaux qui avaient déjà fourni les semences en 2011 qui ont gagné.

Selon l’ambassade nord-américaine, le Salvador viole les clauses du traité de libre-échange (CAFTA). En réalité, elle veut promouvoir les semences de Monsanto.

Il y a 18 entreprises locales susceptibles de perdre le marché des semences. Elles vendent 88 000 quintaux de semences de maïs que le gouvernement distribue annuellement à quelque 400 000 paysans dans le cadre du « Plan de l’Agriculture Familiale ».

La distribution est de 10 kg de semences et 45 kg de fertilisant à chaque paysan.

Ces entreprises commercialisent des semences améliorées par croisement, mais qui ne sont pas transgéniques.

Semences natives

Différentes organisations de défense de l’environnement font un appel aux agriculteurs pour la production de semences natives plus résistantes au changement climatique. Ces organisations promeuvent aussi l’échange de semences et pensent que la productivité pourrait même augmenter en utilisant comme fertilisant seulement du compost selon les pratiques des ancêtres.

Nicaragua


« Nous ne sommes pas protégés face aux entreprises de semences transgéniques. La lenteur dont font preuve les députés nicaraguayens pour approuver trois lois fondamentales et urgentes pour protéger la biodiversité, la souveraineté et la sécurité alimentaires du pays, laisse le Nicaragua sans les instruments juridiques pour affronter les multinationales qui contrôlent le marché des semences transgéniques, parmi lesquelles Monsanto. »

Ce cri d’alarme fut lancé par Julio Sanchez, membre de l’Alliance de Protection de la Biodiversité, qui fait partie du réseau Rel-UITA et du département de biodiversité du Centre Humboldt durant une conférence de presse convoquée par les organisateurs de la campagne « Semences de notre identité ».

Pendant cette conférence, l’approbation par la municipalité de San Ramon, dans le nord du pays d’une ordonnance pour la protection des semences et la prévention de risques liés aux OGM a été rendue publique.

Pour le moment, la loi de prévention des risques relatifs aux OGM, connue sous le nom de « Loi de Biodiversité » est actuellement entre les mains du premier secrétariat de l’Assemblée Nationale.

Une seconde loi de « Conservation et utilisation soutenable de la biodiversité biologique » est actuellement devant la Commission de l’environnement et n’a pas encore été examinée par l’assemblée nationale.

Cette situation est préoccupante parce que ces deux lois sont en lien avec les accords internationaux du Nicaragua, comme le Protocole de Cartagena et la Convention de diversité biologique.

Il est donc urgent de se protéger de l’assaut des multinationales qui utilisent la crise alimentaire et la hausse du prix du pétrole pour promouvoir les semences OGM destinés à des agrocombustibles.

Ainsi Monsanto s’installe au Guatemala pour distribuer des semences dans dix pays d’Amérique Latine.

À la question de savoir si les semences OGM sont ou non interdites au Nicaragua, Julio Sanchez répond qu’il existe une loi temporaire autorisant le Ministère de l’Agriculture (MAGFOR) à refuser ou à accepter les OGM mais que, pour le moment, il n’a pas autorisé ces semences. Il y a donc urgence à voter la loi de biosécurité.

Toutefois cela ne suffira pas. Une fois la loi générale concernant les OGM votée, il faudra formuler toute une série d’instruments pour la mettre effectivement en application.

Les OGM’s au Honduras

Par Ruy Diaz Diaz 22-9-2014

En juin 2010, l’administrateur des Services agricoles pour l’Etranger des Etats-Unis, M. Brewer indiqua que le Honduras était le pays leader dans l’incorporation de la biotechnologie dans l’agriculture et le seul pays d’Amérique Centrale avec des cultures OGM.

En 2011, il y avait 29.579 hectares de maïs OGM et les variétés BT (MON810), Roundup Ready (RR) (NK 603), Hercules et UTPRO (MON 89034) sont produites dans sept départements du pays.

Brewer oublie de signaler le Honduras comme berceau de la contamination par la pollinisation de variétés d’origine du maïs.

Les avertissements et même des dénonciations furent négligés par le Ministère et le Secrétariat des Ressources Naturelles (SERNA)

De plus, un article publié dans « The Nation » révéla que l’entreprise de mercenaires Blackwater (appelé maintenant XeServices) vendait des services clandestins d’espionnage à Monsanto.

Les accords avec les multinationales comme Monsanto passent par le canal de deux entreprises qui sont la propriété d’Erik Prince, patron de Blackwater.

C’est dans le cadre de tels accords que furent organisés des actes d’espionnage et d’infiltration dans les organisations de militants contre les OGM.

Dés 2007, Hector Hernandez, ex-ministre du Secrétariat de l’Agriculture et de l’Elevage (SAG) a rendu public le fait d’avoir été menacé par des multinationales produisant des OGM, confrontées possibilité de voir se fermer le marché du Honduras.

Il n’est pas étonnant que Monsanto qui, dès l’origine, a produit des toxiques (agent orange etc.) se soit associé à une autre entreprise de mort comme Blackwater/XeServices).

De son côté, Via Campesina dénonce à présent l’achat de 500 000 actions Monsanto par la Fondation Bill et Melinda Gates.

Comme Monsanto, dans la pratique Gates se consacre à tenter de détruire l’agriculture traditionnelle sur toute la planète à travers l’ »Alliance pour une Révolution Verte en Afrique » (AGRA) fonctionnant comme un cheval de Troie destinée à dépouiller les paysans africains pauvres de leurs semences traditionnelles et les remplacer par ses semences et les OGM.

Le Costa Rica bientôt sans OGM – Au revoir Monsanto

Article du site Costa Rica.fr

62 cantons (sur 81) ont été déclarés indemnes de la menace OGM au Costa Rica.

Le 12 Août, les cantons Coronado et Alfaro Ruiz, ont enfin rejoint la vague du mouvement citoyen qui défend la chaîne alimentaire et les producteurs nationaux. Actuellement, il reste 19 cantons à convaincre pour que le Costa Rica soit 100% sans OGM et 100% en faveur de l’équilibre écologique, la santé et la nutrition basée sur la dynamique naturelle de la biodiversité.

En ce qui concerne la municipalité de Coronado, une province de San José, la Commission de l’environnement a mené son enquête durant six mois pour faire une évaluation et proclamer que le canton peut enfin rejoindre ce mouvement vert. Par la suite, la proposition a été accueillie favorablement par le Conseil et votée positivement à l’unanimité. En vertu de l’accord, les 2 nouveaux cantons se doivent de lancer une campagne d’information pour faire connaître la déclaration à tous les résidents, les institutions, les collectivités et les acteurs nationaux sur le refus d’Organismes Génétiquement Modifiés (OGM) dans leur canton.

De plus, ils devront développer une éducation environnementale sur les aspects négatifs (notamment quant aux répercutions écologiques et la santé) de la consommation des OGMs a déclaré le représentant du “mouvement pour la défense des semences indigènes”.

Pour rappel, l’un des acteurs majeurs des OGM au niveau mondial est la firme américaine Monsanto, qui aura maintenant bien du mal à s’implanter au Costa Rica. Il est attendu que les 19 cantons restants soient identifiés rapidement comme “sains” et sans OGM.

Le Costa Rica reste malgré tout l’un des pays utilisant proportionnellement le plus de pesticides au monde même si la tendance générale mène de plus en plus vers des cultures bios dites ici “organicos”.

___ Les militants contre les OGM continuent la lutte et en septembre 2014 la Cour Constitutionnelle a déclaré inconstitutionnel un article organisant les autorisations d’introduire les OGM dans le pays et a, par suite, suspendu toutes les autorisations. Elle s’est fondée sur le règlement de protection phytosanitaire en vigueur dont l’article 132 stipule que toute l’information technique et scientifique dans ce domaine doit rester confidentielle. Ce fut la brèche que Monsanto a utilisé pour négocier la libération de ses semences OGM. Les autorisations en cours sont donc suspendues. C’est une première victoire mais qui n’est toutefois pas définitive.