Visite chez les paysans au nord du Nicaragua près de Pueblo Nuevo et Totogalpa

Par l’intermédiaire de Javier Pasquier, nous avons eu la possibilité de voir de quelle façon quelques paysans gèrent leur activité.

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Après un voyage en bus express direction Somoto de plus de 3 heures, nous étions attendus à un carrefour par deux jeunes hommes qui nous ont transporté en moto à Rio Abajo, un petit village de la commune de Pueblo Nuevo. Nous y avons été aimablement accueillis.

Après le repas, Jairo, le paysan dont nous étions les hôtes nous a montré ses terres. Il cultive avant tout du maïs, des haricots et des tomates. Nous ne connaissions pas le « capote », une plante dont les rhizomes poussent sous terres et qui sont consommés cuits avec du miel. En plus, il y a aussi des bananes, des mangues, des goyaves, et mandarines et des noix de coco, ainsi que des poules et des oies qui vivent en liberté. Les tomates sont vendues par des intermédiaires jusqu’à Managua et les haricots ne sont pas semés exclusivement pour l’autoconsommation.

Jairo fait partie d’une coopérative qui produit des semences certifiées. Ce programme est initié par le CIPRES qui organise aussi des rencontres avec des paysans du Costa Rica, du Honduras et du Guatemala.

Le fils de Jairo nous expliquait le procédé de la préparation des semences et de leur commercialisation et montrait des photos de l’installation financée par la FAO.

Le jour suivant, il y avait d’abord l’élevage au programme. Le paysan ne possède que trois vaches, chacune avec son veau.

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Pour la traite, les vaches en liberté sont attachées à un poteau pour que le veau puisse téter un peu, puis la traite se poursuit à la main. Avec environ 6 litres de lait par jour, la production est loin de celle de nos régions. Dans le village il y  a aussi très peu de pâturages, raison pour laquelle il sème du taiwan comme complément. Le taiwan est une plante apparentée à la canne à sucre et elle est récoltée à la machette, puis hachée à l’aide d’un vieil engin dont le moteur produit des nuages de fumée.


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En plus des vaches, quelques bœufs sont élevés pour labourer les champs et pour le transport des charges.

Ce paysan, leader de sa communauté, nous a fait visiter les multiples mesures réalisées par eux pour le reboisement et la lutte contre l’érosion, ainsi que les terrains cultivés en agroforesterie, c’est-à-dire des plantations d’arbres offrant de l’ombrage à des plantes alimentaires.

Le 3ième jour, nous avons visité un centre de formation agricole de la FECODESA. Là se trouve une banque de semences et des vastes terrains d’expérimentation sur lesquels on cultive des variétés de haricots, maïs, sorghos etc. obtenus par croisement de différentes semences.

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Car, si auparavant, la saison des pluies débutait en mai, ce ne fut plus le cas les dernières années pendant lesquelles les pluies ne sont tombées qu’en septembre ou octobre.

Ce fut aussi le cas cette année et beaucoup de régions sans possibilité d’arrosages ont perdu pratiquement toute leur première récolte de certaines cultures comme le maïs.

La FECODESA conseille les paysans sur les mesures à prendre pour réduire ce risque en diversifiant les cultures, par exemple en remplaçant le maïs par le sorgho qui est plus résistant à la sécheresse et en améliorant la structure des sols.

Dans une communauté éloignée de Totogalpa, nous avons visité une famille indigène qui a mis en pratique ces conseils de façon exemplaire et qui pratique aussi la culture biologique. Mais eux aussi ont eu des pertes lors de leur première récolte par rapport aux années précédentes. Heureusement, lors de notre visite, tout était redevenu vert heureusement de sorte que l’on peut espérer une 2ième récolte satisfaisante.