Résumé d’une interview avec Carlos Fonseca Teran

(vice-secrétaire de relations internationales du FSLN)

… « La meilleure façon d’être préparé face à d’éventuelles nouvelles tentatives de déstabilisation, c’est d’approfondir le modèle de participation populaire dans les décisions du gouvernement. Si nous avions réussi à développer ce modèle politique pour la réforme de la sécurité sociale par exemple, la population après avoir été suffisamment informée, aurait pu la faire sienne et la manipulation consistant à présenter cette réforme comme le contraire de ce qu’elle était en réalité n’aurait pas pu avoir lieu et on aurait pu éviter les violences auxquelles nous avons assisté et qui ont affecté tout le monde.

Nous sommes à l’origine d’un accord entre les travailleurs, les entreprises privées et le gouvernement et on peut dire que pendant 10 ans cela été un succès puisque cela a permis d’augmenter le salaire minimum bien plus que durant la période précédente, cette dernière ayant d’ailleurs duré plus longtemps. Les travailleurs ont donc été les bénéficiaires de cet accord et celui-ci a eu aussi l’appui des entreprises.

Mais face au risque que les entrepreneurs rompent cet accord et qu’il puisse se passer quelque chose – puisque que c’est la première fois qu’une telle décision a été prise – nous aurions dû avoir un plan pour faire face à cette situation sur les plans politique et organisationnel et préparer des assemblées populaires. C’est pour cela que nous avons un besoin urgent de préserver la solidarité des autres peuples avec la révolution sandiniste face à toutes les tentatives de déstabilisation forgées notamment par l’impérialisme nord-américain.

Il est fondamental pour nous que nous réussissions à restaurer le bon sens dans le peuple, car c’est lui la première victime de la guerre psychologique qui nous est faite. Ainsi nous avons pu voir comment nos adversaires ont utilisé notre proposition de dialogue pour faire du chantage au gouvernement. À grand peine, nous sommes parvenus à ce que ce dialogue se réactive et qu’au cours de celui-ci il soit accepté la levée des barrages. Mais alors les médiateurs ont suspendu le dialogue au motif que nous aurions été responsables d’une action violente sur les manifestants. Or le bon sens aurait permis de mettre en évidence l’absurdité d’une telle accusation. Car à qui profitent ces crimes ? À l’opposition évidemment.

IL est donc important de rendre publiques par exemple les vidéos des tortures et des choses que nos opposants ont faites. Au niveau international, il y a aussi quelque chose qui a à voir avec le bon sens. Que ceux qui croient que nous massacrons le peuple prennent la peine de nous écouter en nous accordant le bénéfice du doute. Pourquoi on croit toujours ce que disent de nous les moyens de communication de la droite qui est notre adversaire ? On ne peut pas admettre comme objective une information émanant de l’ennemi de quelqu’un. Au contraire, il est important d’écouter ce qu’a à dire l’autre partie, celle qui est accusée.

Nicaragua : amnésie historique et aveuglement concernant les interventions yanqui-

11 août 2018 de Dan Kovalik – Counterpunch

Qui termine son article par : « Personne ne peut souhaiter de tels évènements à une autre nation, surtout à un pays qui a si autant souffert que le Nicaragua. Et je vous garantis que si Ortega se voit obligé d’abandonner sa charge à cause de la violence, le résultat ne sera pas, comme quelques-uns de la gauche auto-proclamée voudraient nous faire croire, un approfondissement de la démocratie et du socialisme. Il en résultera plutôt un retour de la droite au pouvoir, la fin des programmes sociaux dont les pauvres furent les bénéficiaires, et la destruction des symboles et et de la mémoire de la révolution sandiniste. En d’autres termes, le résultat sera une contrerévolution.

Toute personne qui se définit comme étant gauche ou humaniste doit s’opposer à cela.